[MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette vidéo, nous allons être encore plus concret et pratique. Une fois qu'on a toutes les données, les tableaux réglementaires, les objectifs logo, il faut s'attaquer aux actions. Je vais d'abord vous donner un exemple de démarche pour déterminer un plan d'action et puis illustrer comment cette mise en œuvre pourrait changer le quotidien d'une employée de mon entreprise fictive, Eco-rénov. Immergeons-nous dans cet exemple. Nous avons précédemment fait le calcul de l'empreinte carbone. La DG a maintenant mandaté un groupe de travail représentatif des différentes fonctions de l'entreprise, exploitation, finance, logistique, marketing, IT, et leur a demandé de revenir vers elle avec un plan d'action pour contribuer à la neutralité carbone. Elle cherche à savoir quoi faire et combien cela coûte. Concentrons-nous sur la partie réduction des émissions. Nous commençons par partager notre diagnostic carbone. Quels sont les postes les plus émetteurs? Quelle est la fiabilité de la donnée? Qu'est-ce qui est plus élevé ou plus bas que chez d'autres entreprises? Ensuite, nous allons approfondir l'analyse poste par poste et se poser deux questions. Est-ce que ce poste est très émetteur? Où sont les émissions significatives? Et est-ce que je peux réduire facilement? Où sont les leviers de réduction? Cela permet de mettre chaque poste d'émission dans une matrice levier, impact. Voilà alors l'ordre dans lequel vous pouvez traiter les réductions. Commencez par les postes dans la case en haut à droite. Les émissions liées au transport professionnel pour Eco-rénov par exemple. Puis, fort impact et moins facile. Les émissions liées aux achats de matières premières. Ensuite, faible impact et levier facile. Les émissions liées à l'éclairage des bâtiments. Enfin, faible impact et levier difficile, les émissions liées à la consommation des serveurs. Maintenant, il faut identifier et qualifier les actions de réduction pour les postes qui sont à réduire en priorité. Pour cela, chaque membre du groupe de travail va mobiliser ses propres équipes pour préparer le terrain avant un atelier final regroupant toutes les personnes impliquées. Avec une facilitation efficace du temps et des moyens humains adaptés, chaque équipe repart avec une vision précise de ce qu'il est possible de faire et à quelle condition. Dans le lot, il y a des solutions technologiques, comportementales, à faible coût, avec des modifications stratégiques. Vient alors le moment des arbitrages. Une fois les solutions recueillies, il est possible de les prioriser en fonction d'une courbe d'abattement. C'est un outil qui permet de voir à la fois l'impact et le coût des actions. Le groupe de travail décide de présenter les solutions à la direction. D'abord, les actions à bas coût pour se lancer et les actions porte-drapeaux qui sont visibles et sensibilisent, même si l'impact n'est pas très élevé. Ensuite, sont présentées séparément les solutions plus stratégiques qui demanderont plus de réflexion. Finalement, ces actions sont bien mises au regard des objectifs de réduction pour s'assurer de la cohérence entre l'objectif de la neutralité et comment y arriver. Pour les actions concrètes, les équipes vont créer des indicateurs de suivi opérationnel en utilisant des unités qui leur sont familières. Par exemple, en nombre de vélos par collaborateur, en KWh par mètre carré, en taux de remplissage des camions, prime du top management indexée sur l'atteinte de ces objectifs. Ces indicateurs sont plus faciles à suivre que des tonnes de CO2 équivalentes. Finalement, et parce que c'est dans la culture de l'entreprise, l'équipe projet décide de créer un petit concours avec une récompense à la fin de l'année. Donc maintenant, nous allons voir à quoi cela ressemble dans une journée type d'une employée chez Eco-rénov, Julie. C'est la rentrée, le 1er septembre, lundi, 7 heures 30 du matin. C'est parti. Julie a 30 km pour aller au travail. Comme presque 80 % des Français, d'habitude elle prend la voiture et elle subit les bouchons. Mais maintenant, Eco-rénov paye 100 % de son abonnement de transport en commun. Elle prend alors le bus et passe de 8 à 2 kg de CO2 pour ce trajet. Il est 9 heures, elle a mis 50 minutes pour arriver, 10 minutes de plus qu'en voiture, mais elle a pu lire le journal. Ensuite, elle arrive dans son bureau, elle n'est pas obligée d'allumer la clim, car Eco-rénov a mis en place des pare-brises de fraîcheur passive et économise 1,4 kg de CO2 par mètre carré. Puis, elle allume son ordinateur pro perso qui est le même depuis quatre ans et il marche encore très bien. Pas comme celui d'avant qui ramait au bout de deux ans. Elle passe de 500 à 200 kg de CO2 pour l'ordinateur. Elle va directement sur l'Intranet et sans passer par sa boîte mail, elle consulte ses documents de travail. Donc, pas de stockage de différentes versions du même document et pas de transmission de données futiles. Elle économise environ 10 g de CO2 pour chaque e-mail non envoyé. Il est midi, l'heure de manger, et elle ne s'est même pas rendu compte que c'était un steak végétarien à la cantine. C'est 0,2 kg de CO2 comparé à un steak à 8 kg de CO2. En sortant, elle passe par le bac de déchets organiques qui vont directement au méthanisateur pour alimenter l'énergie du bâtiment. L'après-midi, elle se rend au chantier pour un dossier de rénovation d'école. Elle propose au directeur de la laine de chanvre locale depuis la Normandie au lieu de la laine de verre qui est trois fois plus émissive, une meilleure isolation des murs avec la possibilité d'économiser 25 % de la consommation énergétique du bâtiment et un système de chauffage électrique, ce qui émet quatre fois moins que le système à gaz d'avant. Julie calcule ce que ce projet de rénovation pourrait éviter comme émission et se rappelle de leur entrée dans le tableau de bord du plan climat au bureau. En plus, le directeur de l'école ajoute qu'ils ont un terrain nu, mais pas assez d'argent pour faire quelque chose avec. Julie propose de faire une demande de financement d'un hectare de prairie comme projet de puits carbone. Finalement, Julie lui demande comment il a entendu parler d'Eco-rénov. Il répond, vous proposez des services durables et bas carbone. Si l'école doit préparer l'avenir de nos enfants, il faut que l'établissement aussi soit prêt pour l'avenir. Eco-rénov avait raison, ce n'était pas un plan d'action climat, c'est une stratégie d'entreprise, point. Un choix qui porte bien ses fruits, on dirait. [MUSIQUE]