[MUSIQUE] [MUSIQUE] BNP Paribas trouve ses racines dans des banques qui ont été créées il y a à peu près 200 ans pour financer la révolution industrielle, et ensuite, on a d'une certaine manière financé toutes les transitions de l'économie. Et aujourd'hui, on se retrouve face à un besoin extrêmement important d'une transition qui est peut-être plus ambitieuse que toutes celles qu'il y a eu avant. [MUSIQUE] La transition n'est pas seulement un enjeu économique, c'est d'abord un enjeu de survie pour notre civilisation, de survie pour notre planète, et lorsqu'on parle d'un enjeu de survie, tout le monde doit s'y mettre. Ça, c'est la première chose. Et puis la deuxième chose c'est que nous pensons que les besoins de l'économie et ceux qu'on doit financer s'alignent, même si ce n'est pas toujours immédiat, sur les besoins réels et sur l'intérêt de la société. Quand la banque s'est développée au XIXe et au XXe siècles, ça a été pour accompagner l'agriculture, pour accompagner l'industrie, pour accompagner la consommation, parce que c'étaient des besoins de la société en profondeur. Aujourd'hui, le grand besoin de la société c'est de financer la transformation très importante qu'est la transition énergétique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] L'une des caractéristiques c'est que c'est une vraie transition. Qui dit transition dit arrêter de financer un certain nombre de choses, et au contraire accélérer le financements d'autres choses. Et ça, ça nous demande une sorte de révolution copernicienne qui est de décider que la finance ne doit plus être neutre. C'est-à-dire qu'elle doit prendre parti et elle doit de façon volontariste renoncer à un certain nombre de choses et accentuer un certain nombre d'autres choses. À quoi doit-elle renoncer? Par exemple, elle doit renoncer à un certain nombre de financements dont on considère qu'ils sont incompatibles avec la transition énergétique. Certains de ces financements peuvent être entièrement liés à un secteur d'activité. Par exemple, il y a quelques années, nous avons décidé de ne plus financer du tout les spécialistes du gaz de schiste, parce qu'on pense que lorsqu'une compagnie énergétique décide de manière délibérée d'être le spécialiste du gaz de schiste et de ne rien faire d'autre, cette compagnie-là n'est pas une compagnie de transition. C'est une compagnie opportuniste qui essaie de profiter du fait qu'il y a un business dans le gaz de schiste, et qui n'a aucune intention de faire autre chose. Au contraire, vous pouvez avoir des énergéticiens généralistes ou des énergéticiens même qui ne sont pas généralistes au départ mais qui considèrent qu'ils doivent le devenir, et qui vont faire un effort dans la transition énergétique. Ceux-là, il faut les accompagner. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Il y a bien entendu aussi la nécessité d'accompagner un vrai saut technologique. Nous pensons que la lutte pour le climat et la lutte contre le réchauffement climatique ne sera pas un succès si elle ne s'accompagne pas d'un cycle d'innovation technologique extrêmement fort. Il y a eu un cycle d'innovation technologique très fort ces dernières années avec le digital. Les banques y ont joué un rôle mais probablement pas un rôle très important. Il faut que nous aujourd'hui avec notre capacité de banquiers, avec notre capacité d'investisseurs, on joue un rôle beaucoup plus important dans ce cycle d'innovation technologique des green tech, car il va jouer un rôle essentiel dans la capacité du monde à gérer le problème majeur du climat. Et ça, c'est important pour nous, pour notre avenir en tant que banque. Parce que si on ne fait pas ça assez vite, les gens nous diront : vous n'êtes pas le genre de banque dont on a besoin au XXIe siècle. C'est important parce que c'est là que se trouve notre business. Mais je dirais que le plus important quand même c'est qu'aucune entreprise, aucune organisation, aucun pays ne peut gagner dans un monde qui perd, et donc nous devons absolument tous travailler à résoudre ce problème du climat avec une vraie transition énergétique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Les financements de projets, en tout cas il est assez facile de faire la différence entre ce qu'on veut faire et ce qu'on ne veut pas faire. Par exemple, ce qu'on ne veut pas faire c'est les financements de projets qui contribuent de façon sérieuse à la dégradation de l'environnement, comme par exemple les financements de projets liés au charbon. Depuis 2017, on a complètement arrêté tout financement de projets de cette nature. Au contraire, depuis 2016-2017, on est devenus un des leaders mondiaux du financement de projets d'énergies renouvelables. Parce que là, évidemment, ces projets, on sait qu'on veut les financer, et en plus, on s'est dotés d'objectifs très forts pour les financer, qui sont même connectés à nos objectifs d'environnement et de société, avec une influence sur la rémunération des plus hauts cadres de l'entreprise. Clairement, le financement de projets, on voit bien qu'on est sortis d'un certain type de financement de projets, qui nous paraît d'ailleurs appartenir au monde d'hier, pour se doter de toutes les disciplines et de toutes les compétences qui nous permettent de financer les projets qui appartiennent au monde d'aujourd'hui et de demain, et dont on a à la fois besoin sur le plan de la société, mais qui sont de toute façon les business models qui sont le type de projets que l'on doit apprendre à connaître et sur lequel on doit développer notre expertise pour demain. Et aujourd'hui à ce stade, on a déjà une expertise très forte. On est une des banques les plus expertes au monde dans ce domaine-là, et on voit bien que le nombre de projets qui se développent dans ce domaine est considérable. C'est évidemment aujourd'hui la majorité des projets énergétiques. Si on n'avait pas acquis de façon volontariste cette compétence, on se serait privés d'une opportunité qui est déjà aujourd'hui extrêmement forte. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nous, en tant que banque, on est aussi un acteur des marchés financiers. On est une des premières plateformes mondiales pour les émissions obligataires. Et aujourd'hui, une part croissante des émissions obligataires sont les green bonds, c'est-à-dire des émissions qui sont attachées au verdissement d'une infrastructure, d'une entreprise à des projets de transition énergétique selon un cadre qui est assez strictement défini. Et donc, nous sommes devenus une des banques leader dans la mobilisation des ressources du marché pour ce type de projet à travers les green bonds. [MUSIQUE] [MUSIQUE] En tant que banque, nous gérons de l'épargne pour nos clients. Là, en fait, la banque collecte l'épargne et elle la fait gérer par des structures qui sont des structures dédiées mais qui appartiennent à la banque. Et aujourd'hui, ces structures dédiées jouent un rôle très important en tant qu'investisseurs, non seulement en choisissant dans quelle entreprise elles veulent investir ou ne pas investir, mais aussi en exerçant ce qu'on appelle leur stewardship, c'est-à-dire leur droit de vote aux assemblées générales, et qui va faire que selon les actionnaires que vous avez ou que vous n'avez pas, telle ou telle résolution en faveur du climat va être adoptée à votre assemblée. Aujourd'hui, BNP Paribas Asset Management qui est notre gestionnaire d'actifs, est le deuxième gestionnaire d'actifs au monde qui vote le plus de résolutions climat aux assemblées générales. Ça veut dire qu'on exerce une influence considérable par notre vote en faveur du climat dans les entreprises. Lorsqu'on parle de BNP Paribas Asset Management, on parle quand même de 450 milliards d'actifs sous gestion. C'est un investisseur de taille déjà très significative et que, évidemment, beaucoup d'entreprises veulent avoir à leur tour de table. Et le fait qu'on mette cette pression, on peut appeler ça comme ça, en faveur du climat joue un rôle très important. [MUSIQUE] [MUSIQUE]